Ce semestre, nous avons décidé de reproduire un biotope amazonien et nous avons privilégié une eau noire, c’est-à-dire fortement chargée en tanins. Dans le milieu naturel, ces tanins proviennent de la décomposition de débris végétaux (feuilles, coques…) ainsi que des racines et des branches en contact avec l’eau. Outre leur couleur ambrée, ces eaux présentent des caractéristiques spécifiques avec une faible minéralité et un pH bas. Pour obtenir la couleur typique des eaux noires, nous avons intégré des feuilles de Catappa ainsi que des fruits d’aulnes. Nous avons comme d’habitude choisi un décor naturel composé de roches et de racines, mais nous avons cette fois limité les plantes à des variétés flottantes dans le but de nous rapprocher du biotope naturel du poisson que nous avons décidé de maintenir : Paracheirodon axelrodi. La bonne compréhension des eaux noires en aquarium requiert une certaine pédagogie. En effet, la représentation d’un aquarium sain est souvent liée à une eau « bleue », limpide et sans coloration particulière. Or l’eau noire, si elle est limpide, présente une coloration qui, dans l’esprit de certains, fait penser à de l’eau sale, à tel point que des magasins d’aquariophilie ont parfois dû renoncer à leur magnifique bac d’exposition de type blackwater à la suite d’un important nombre de remarques sur la propreté de leur installation… Cette anectode illustre bien le travail qu’il reste à effectuer pour faire évoluer nos représentations du monde aquatique.
Le spectacle de Cardinalis en train de manger dans un aquarium d’eau noire reste pourtant magnifique, n’est-ce pas ?
Ci-dessous, vous trouverez des photographies des feuilles de Catappa et des fruits d’aulnes utilisés, ainsi que des plantes flottantes qui permettent notamment la limitation des nitrates dans l’aquarium. Après la phase de rodage, les poissons sont enfin arrivés. Ils vont bien et illuminent l’aquarium. Notre patience a été récompensée et pour la première fois une brève vidéo remplace la photographie finale du semestre.

