Quand l’homme doit sérieusement réfléchir à ses pratiques…
Nous risquons tous à un moment ou à un autre d’oublier de considérer les animaux comme des êtres sensibles, que cela soit en tant que consommateur qui préfère ne pas trop se poser de questions sur la provenance et les conditions d’élevage ou d’abattage de ce qui est dans son assiette ou en tant qu’aquariophile – souvent débutant – qui est tellement obnubilé par sa passion et son désir de détenir telle espèce qu’il en oublie qu’il ne pourra peut-être pas lui garantir des conditions de vie optimales. Comme le savent bien les lecteurs réguliers de ce site, je ne souhaite nullement jeter l’opprobre sur des individus, mais il me semble tout de même nécessaire que chacun pense à se questionner sur ses pratiques. En ce sens, j’ai découvert un ouvrage rafraîchissant et très intéressant que je souhaite partager avec vous. Son titre quasi enfantin ne laisse pas forcément présager la richesse de son contenu. Pourtant, en quelque 300 pages, son auteur, Jonathan Balcombe, nous invite à une réflexion sur les véritables sensations, pensées et émotions des poissons. Pour ce faire, il retrace de nombreuses expériences tendant à prouver certaines aptitudes cognitives ou sensorielles de nos pensionnaires aquatiques. Cette propension à penser le poisson comme individu sensible et non comme simple réserve de protéines à destination de l’alimentation humaine nous pousse aussi à nous interroger sur certaines pratiques aquariophiles peu respectueuses des poissons (surpeuplement des bacs, isolement et négation des besoins sociaux de certains individus, stress lié à une mauvaise cohabitation intra- ou interspécifique…). La lecture de ce livre est donc aussi utile au consommateur de poisson qu’à l’aquariophile. Une large diffusion de ce type d’ouvrages devrait même permettre un véritable changement des représentations liées à nos cousins subaquatiques.