Reproduction marine

Dans le prolongement de l’article consacré au statut du poisson d’aquarium (Le poisson : bien plus qu’une simple marchandise) dans lequel j’ai clairement affiché mon intérêt pour les espèces reproduites, je vous propose une réflexion sur l’aquarium récifal. Il y a encore quelques décennies, il était impossible de créer un aquarium marin ou récifal basé uniquement sur une population élevée en aquarium. Aujourd’hui les choses ont bien changé. Si l’écrasante majorité des poissons marins sont encore prélevés dans la nature, il est parfaitement envisageable de construire une portion de récif dans son salon sans prélèvement. J’ai ainsi tenté l’expérience il y a une année et demi en choisissant d’élaborer un micro-récif « d’élevage ». Les pierres vivantes ont été choisies parmi les exemplaires artificiels en ciment réensemencés au contact d’un récif existant. Le choix des invertébrés s’est porté sur des bénitiers d’élevage, sur des « Pachyclavularia sp. » et des Discosoma sp., tous bouturés ou reproduits en aquarium. Cela n’a rien d’extraordinaire. En effet, nous pouvons maintenant facilement trouver de tels exemplaires, ne serait-ce que par les bourses d’échange. Ce premier pas franchi, il ne restait plus qu’à dénicher des poissons marins d’élevage.

Depuis plusieurs années, il est devenu assez courant de trouver sur le marché des Amphiprion sp., des Pterapogon kauderni ou des Synchiropus sp. d’élevage. Cependant, des nouvelles réjouissantes quant à l’élargissement du panel de poissons d’élevage à disposition nous parviennent en cette fin d’année. En effet, la liste 2016 des espèces reproduites en captivité concernant les Etats-Unis a été publiée et est reprise dans le numéro 40 de Zebrasomag. Quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver, à côté de Zebrasoma falvescens, un certain Paracanthurus hepatus…

Bien sûr, une réussite ponctuelle ne saurait suffire à inonder le marché de spécimens d’élevage, mais elle entretient l’espoir qu’à terme, même les poissons les plus exigeants pourront être reproduits en captivité. Une telle annonce prouve de plus que les connaissances aquariophiles ne cessent de se développer et qu’avec elles le bien-être de nos pensionnaires s’accroît suffisamment pour qu’ils tendent à se reproduire dans les conditions qui leur sont offertes.

Pour creuser le sujet et connaître le détail de la liste des espèces reproduites, je vous conseille la lecture du magazine suivant.